L'an dernier, j'ai eu la chance de passer une semaine en
Styrie.
Cette région, appelée le "coeur vert de l'Autriche" est connue pour son
énorme production de courges et notamment de potirons, cultivés surtout pour les pépins qui seront transformés en huile (de pépins de courge) d'une grande qualité.
J'ai tenté de retrouver le souvenir d'un velouté délicieux dégusté là-bas lors d'une froide, venteuse et pluvieuse journée de septembre...
Soupe de potiron -presque- comme en StyriePour 1 personne :
1 grand verre d'eau
300g de chair de potiron
1 cube de bouillon de légumes (Bjorg)
1 à 2 cc d'huile de pépins de courge bio
quelques lanières de potiron ou de potimarron obtenues à l'économe
1 cs de pépins de courge
facultatif : crème fraîche épaisse (pour moi : crème fraîche crue de la ferme)
Préchauffer le four à 200°C.
Faire cuire pendant 15-20 minutes la chair de potiron (ou toute autre courge) coupée en gros cubes dans l'eau à laquelle on aura préalablement ajouté le cube de bouillon.
Réaliser des "chips" de potiron : placer les lanières de potiron sur une plaque et mettre au four pendant 10-15 minutes.
Mixer les morceaux de potiron grâce à une super-turbo-mixette (= mixeur plongeant).
Servir la soupe, décorer avec l'huile de pépins de courge, les "chips" de courge et les pépins de courge, et éventuellement une mini-quenelle de crème...
et appréciez toute la synergie de la courge... :)

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Saison de brumes et de fondante féconditéAmie complice du soleil qui mûrit
Qui complotes avec lui pour combler sous leur charge
De fruits les pampres qui courent au bord des toits de chaume
Pour plier sous leurs pommes les arbres moussus du clos
Emplir jusqu'au cœur tous les fruits de suavité
Pour faire la courge ronde et la noisette rebondie
De son amande douce ; pour faire éclore encore
Et toujours tant d'autres fleurs pour les abeilles
Qu'elles croient que les beaux jours ne finiront jamais
Tant les sucs sirupeux de l'été débordent de leurs cellules.
Qui ne t'a vue souvent au milieu de tes biens?
Qui te cherche alentour te trouvera parfois
Assise nonchalamment sur l'aire d'un grenier
Les cheveux caressés par le souffle du vent
Ou endormie dans le sillon à demi-moissonné
Aux vapeurs enivrantes des pavots, épargnant
De ta faucille le prochain andain et son bouquet de fleurs
Parfois aussi telle une glaneuse tu sais garder
La tête droite sous la charge en passant un ruisseau
Ou près du pressoir à cidre, patiemment,
Tu regardes les heures couler avec les dernières gouttes.
Où sont les chants d'avril? où sont-ils donc?
N'y songe pas, tu as toi aussi ta musique
Quand les barres de nuages fleurissent le jour qui doucement se meurt
Et touchent les éteules de leurs teintes rosées
Alors le chœur plaintif des éphémères pleure
Dans les saules de la rivière, soulevé dans les airs
Ou retombant comme le vent léger renaît ou meurt ;
Et les jeunes moutons bêlent sur la colline à l'horizon ;
Les grillons chantent dans les haies et le rouge-gorge
Siffle de son doux soprano dans l'enclos du jardin
Et des troupes d'hirondelles trissent dans le cielOde à l'automne, John Keats (1795-1821)
Traduction Jean Briat, adaptée.
Vignes, Alsace.