dimanche 30 mars 2008

Sur un air de tropiques...

Après quelques photos de l'île Maurice, et comme je n'aurai pas le temps de cuisiner grand chose aujourd'hui ni demain (on va en Belgique, où bien sûr quelques courses sont prévues!), je vous propose un petit tour culinaire de la Réunion (petit car j'ai plus de 3000 photos en tout donc j'en ai sélectionné quelques-unes ;)

Champ de pieds de vanille. Je vous dis pas l'odeur délicieuse qui flottait à cet endroit-là!

Champ d'ananas en descendant d'une randonnée au Piton de la Fournaise

Vendeur de bichiques, au bord de la route. Ce sont des alevins de poisson, le "caviar" de la Réunion. J'ai goûté un cari bichique cuisiné par une Réunionnaise de pure souche. Après la réticence à manger des alevins, je dois dire que c'était plutôt bon, ça avait un goût de poisson (forcément). Cette même cuisinière m'a préparé un cari langouste à se damner!

Canne à sucre. On peut grignoter le bout (les grosses fibres sont immangeables), on récupère un mélange eau-sucre assez rafraîchissant.

Fruits de café pays, qui donnent un très bon café maison!

Chouchou, de la famille des Cucurbitacées. Dans les Antilles, on l'appelle aussi christophine, ou plus généralement chayote.

Préparation des brèdes-chouchou. Il s'agit des parties terminales des tiges rampantes de la plante produisant le chouchou (Sechium edule). On leur retire les extrémités vrillées et on coupe la tige à l'endroit où elle n'est plus assez tendre et devient trop fibreuse. Les brèdes-chouchou sont cuisinées avec oignons et piments, en accompagnement. En accompagnement de quoi? Réponse (et recette!) à venir dans les prochains temps...
En savoir plus sur les brèdes en général.

Bibasses au marché du Chaudron (Saint-Denis). Ce sont les fruits du néflier du Japon, très répandu dans les régions tropicales.

Route agricole traversant un champ de bananiers et de cannes à sucre, en direction de la cascade Sainte-Suzanne.

Stand de l'association des 3 Salazes (du nom de la crête des 3 Salazes, surplombant l'ilet), en haut d'un sentier de randonnée dans le cirque de Cilaos. On peut y déguster des tisanes : la descente (tisane calmante, si on s'apprête à redescendre le sentier) ou l'ascenseur (tisane stimulante, si l'on s'apprête à entamer une montée). J'ai pu y déguster un superbe gâteau sortant du four (j'essaye toujours de trouver une recette équivalente), ainsi que la cuisine traditionnelle sur feu de bois. J'y ai été très bien accueillie, dans le cadre de mon travail de thèse. L'association, composée d'une famille (papa irlandais et maman réunionnaise) et d'amoureux de la nature habitant sur place, s'occupe de réhabiliter l'ilet (= microvillage des Hauts de la Réunion) par une agriculture type développement durable (tri et recyclage des déchets, énergies renouvelables, restauration du sol et lutte contre l'érosion, système d'irrigation, etc.). On y cultive en partie des plantes médicinales (raison de ma présence), mais c'est également un espace pédagogique pour les enfants et les habitants des ilets aux alentours qui souhaiteraient mettre en place la même démarche. Les membres de l'association se déplacent également lors de manifestations culturelles. Ils ont également ouvert un petit magasin à Cilaos ("La Tisanerie"), où ils vendent leurs tisanes et plein d'autres choses.
En savoir plus sur l'association des 3 Salazes ou ici.
Lire le compte-rendu d'un autre randonneur sur son expérience vécue à l'association.

Visite très instructive à la distillerie de la Rivière du Mât à Saint-Benoît. Dans les cuves-mères, on fait un mélange mélasse (reste de l'exploitation du sucre, ressemble à du caramel) eau et levures, qu'on achemine vers les cuves de fermentation (photo ci-dessus) où on laisser fermenter le mélange pendant 30h. A l'issue de cette étape, on obtient un vin de 8 à 10° d'alcool. Ensuite, le mélange est filtré car les cuves sont à l'air libre et il peut tomber dedans des branches, des feuilles, etc. Puis on passe le mélange dans une cuve de distillation pour purifier le produit et faire monter son degré d'alcool. Cette colonne permet de séparer l'eau de l'alcool en jouant sur la différence de température d'ébullition. L'alcool bout à 78°, s'évapore et monte le long de la colonne. L'eau reste en bas de la colonne et sera évacuée; à ce stade, le résidu aqueux s’appelle la vinasse (reste de l'exploitation du vin). La vapeur d'alcool est refroidie dans des condenseurs à eau. Plus ces condenseurs à eau sont positionnés haut dans la colonne, plus le liquide obtenu aura un haut degré d'alcool : on pourra obtenir de l'alcool à 95° qui sera utilisé dans l'industrie du parfum, l'industrie pharmaceutique, etc. Si les condenseurs sont positionnés plus bas, on obtiendra un liquide titrant entre 50 et 70° d'alcool. Ce liquide, c'est déjà du rhum, celui qu'on appelle rhum blanc. Une petite précision: le rhum "agricole" est issu du jus de canne à sucre tandis que le rhum "traditionnel" est issu de la mélasse de canne à sucre. Le rhum blanc, incolore, est ensuite stocké dans une cuve... de stockage (eh oui). Ensuite, deux destinations possibles: la maturation pour le rhum blond (moins de 3 ans) dans des foudres de chêne (gros fût de contenance supérieure à 650 L) ou le vieillissement en fût de chêne (inférieur à 650 L) pour les rhums vieux d'âge supérieur à 3 ans. J'ai ramené un de leurs plus vieux rhums à mon papa qui l'adore! Par contre je vous raconte pas l'odeur pendant toute la visite!! Odeur super forte, soit de l'alcool pur, soit carrément une odeur de fumier...
Pour en savoir plus sur la Distillerie de la Rivière du Mât...


Vous l'aurez deviné, cette petite perle de l'océan Indien me manque...
N'hésitez pas si vous voulez en savoir plus sur l'une ou l'autre chose dont j'ai parlé ici.


Puisque nous parlons de voyage, j'ai appris récemment la destination de notre gros voyage programmé l'an prochain. Nous irons rejoindre ma soeur qui ira étudier pendant 1 an... en Australie!

8 commentaires:

Helene a dit…

Ce petit voyage en photos est superbe! Je trouve facilement des chayotes ici mais je les cuisine rarement. Ce billet est un plaisir a lire!

Anonyme a dit…

Bonsoir
Oui, c'est un vrai joyaux que l'océan indien, et pour moi, j'admire toutes ces choses que je ne connais pas.
Cordialement
Colette

Anonyme a dit…

OH ! je ne voyage pas... du tout, cette publication me plaît beaucoup, elle me permet de voir des fruits que je ne connais pas, et des étendues d'ananas incroyables. merci !

Brigitte a dit…

Beaucoup de similitude avec la Guyane, ananas, chouchou, canne à sucre, brèdes etc....

Flo a dit…

Décidément, faudra que j'y aille un jour !

Brigitte a dit…

Oui, ce sont bien des parépous chez moi et je viens de mettre en ligne la recette de crème de parépous façon crème de marrons, absulument délicieux
bonne semaine, bonne dégustation

Anonyme a dit…

J'en reviens également et suis ravie de retourner un petit moment sur cette ile grace à toi :)

~marion~ a dit…

Quel voyage! C'est magnifique, merci pour ces belles photos. Je veux un pied de vanille à la maison !!!

PS: le pain de seigle arrive bientôt ;)